Nous arrivons finalement à Caracas dans l’après-midi !
Le trajet entre l’aéroport et le centre ville donne le ton. Sur chaque
panne au publicitaire ou façade de maison fleurissent les slogans à la
gloire du héros national : Hugo Chavez (Chavez, Corazon de mi Patria). Un
véritable culte lui est voué ici, encore renforcé par sa disparition début
mars. Nous apprendrons par la suite que cette adoration n’est pas partagée par
tout le monde. En effet une partie de la population ne voit en Chavez que celui
qui a appauvri l’ensemble du pays malgré l’argent du pétrole. Vous l’aurez
compris il faut ici choisir son camp : Pro ou Anti-Chavez. Nous passons le
week-end en compagnie des « anti » ce qui n’est pas forcément pour
nous déplaire…
Il n’y a malheureusement que peu de quartiers où nous
pouvons nous promener sans danger, même de jour. Ainsi la visite de la ville se
résumera plus au monde de la nuit en compagnie de Victoria, Caraquena
rencontrée à Buenos Aires, ainsi que ses amis, ravis de nous accueillir, nous
faire découvrir leur ville et discuter de l’état de leur pays et des élections
présidentielles à venir. Les 2 moments culturels de ce week-end, à savoir une promenade
au parc naturel avoisinant et le survol d’un quartier de la ville en
téléphérique tomberont à l’eau suite à respectivement un incendie et une panne
électrique. A défaut d’avoir véritablement visité la ville, nous aurons fait
connaissance d’une partie de ses habitants !
Il est ensuite temps de rejoindre la Colombie et Gaspard qui
nous y attend. Notre première option en bus tombe à l’eau à cause d’une
saturation des transports en cette semaine sainte (qui est véritablement LA
semaine de vacances de tous les Vénézuéliens ). Nous prenons finalement un
premier avion pour nous rapprocher de la frontière, vers Maracaibo. Il ne nous
reste ensuite plus que 100 km pour atteindre la Colombie en taxi collectif.
Nous ne pensions pas que ce court trajet nécessiterait plus de 4 heures. En
effet, nous ne dénombrons pas moins de 27 barrages de police sur notre route parmi
lesquels nous seront contrôlés à 7 reprises (papiers et petit sac à dos). Ces 7
contrôles seront accompagnés de 7 backchich nous évitant un excès de zèle des
différents policiers, militaires et autres douaniers. Vous l’aurez compris, la
corruption est ici un sport national !!
Nous arrivons finalement en Colombie en fin de journée après
un ultime bus colombien et retrouvons Gaspard après 15 jours… malheureusement
pour une courte durée…